La RDC progresse dans la lutte contre la maladie du sommeil
La République démocratique du Congo (RDC) a enregistré des avancées significatives dans la lutte contre la maladie du sommeil, également connue sous le nom de trypanosomiase africaine. C’est ce qu’a révélé le Dr Wilfried Mutombo Kalonji, travaillant pour l’organisation DNDi, lors d’une interview accordée à reporter.cd.
Selon le Dr Kalonji, le nombre de nouveaux cas de maladie du sommeil a considérablement diminué en 2024, passant de plusieurs milliers par an à moins de 182 cas. Ces résultats encourageants sont le fruit d’efforts soutenus du programme national de lutte contre la trypanosomiase africaine, en collaboration avec des partenaires internationaux tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et DNDi.
Les provinces du Bandundu, du Grand Kasaï, du Kasaï Central et du Kasaï Oriental restent les plus touchées par cette maladie parasitaire, transmise par la mouche tsé-tsé. Cependant, grâce à des campagnes de dépistage intensives et à l’amélioration des traitements, la situation s’est nettement améliorée.
« Nous sommes sur la bonne voie pour éliminer cette maladie », a déclaré le Dr Kalonji. Il a souligné l’importance de maintenir ces efforts, car l’élimination de la maladie du sommeil nécessite des investissements continus et une mobilisation soutenue de tous les acteurs concernés.
L’un des principaux défis reste la sensibilisation des populations. En effet, la participation active des communautés est essentielle pour réussir les campagnes de dépistage. « Il est crucial que les gens comprennent l’importance de se faire dépister régulièrement », a insisté le Dr Kalonji.
Dr. Victor Kande screening patients for sleeping sickness in Lwano village, DRC.
Dr. Victor Kande screening patients for sleeping sickness in Lwano village, DRC.
Les avancées en matière de traitement ont également joué un rôle crucial dans cette lutte. Le développement du fexinidazole, un médicament oral efficace contre la maladie du sommeil, a été une étape majeure. Les chercheurs travaillent actuellement sur un nouveau traitement, ACOZIBOROLE qui pourrait encore améliorer la prise en charge des patients.
« Le fexinidazole a révolutionné le traitement de la maladie du sommeil », a expliqué le Dr Kalonji. « C’est un médicament facile à administrer et qui a montré une grande efficacité. »
Malgré ces progrès encourageants, de nombreux défis persistent. Les conflits armés, les déplacements de population et les difficultés d’accès dans certaines régions compliquent la lutte contre la maladie. De plus, les changements climatiques pourraient favoriser la propagation de la mouche tsé-tsé et, par conséquent, de la maladie.
Pour atteindre l’objectif d’élimination de la maladie du sommeil, il est essentiel de renforcer la surveillance, d’améliorer les systèmes de santé et de poursuivre les recherches sur de nouveaux outils de diagnostic et de traitement.
La lutte contre la maladie du sommeil en RDC est un exemple de ce que l’on peut accomplir grâce à la collaboration entre les gouvernements, les organisations internationales et les communautés locales. Les progrès réalisés sont encourageants, mais il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer cette maladie qui continue de ravager certaines régions du pays.
Dans la province du Kasaï Central, le dernier cas de maladie du sommeil a été déclaré guéri depuis août à l’hôpital général provincial.
Dr Wilfried Mutombo, the Head of Clinical Operations for DNDi in the DRC
Dr Wilfried Mutombo, the Head of Clinical Operations for DNDi in the DRC
« nous n’avons plus de malade ici , les lits sont vides. Notre dernier cas a été traité au mois d’août 2024», affirme le médecin soignant trouvé dans la salle de traitement.
D’après Médecins Sans Frontières (MSF), la maladie est relativement simple à traiter lors de la première phase, mais difficile à diagnostiquer, car des symptômes comme la fièvre et la faiblesse généralisée ne sont pas assez spécifiques. Lors de la seconde phase, un diagnostic correct requiert une ponction lombaire.
Jusqu’à récemment, le traitement était douloureux, lourd et toxique. En effet, le médicament le plus fréquemment utilisé, le mélarsoprol, était à base d’arsenic et entraînait la mort de 5 % des patients en raison de graves réactions allergiques.
En 2009, un nouveau traitement associant nifurtimox et eflornithine a été introduit dans la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé. Malgré cette avancée cruciale, il est nécessaire de poursuivre les recherches pour améliorer le traitement et maintenir un prix abordable.
MSF a pu traiter plus de 330 patients atteints de la maladie du sommeil en 2014.